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Emploi : une étude pointe le déclassement des jeunes diplômés
Si le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur augmente depuis ces vingt dernières années, une étude du Céreq démontre que les jeunes diplômés d'aujourd'hui gagnent 200 euros de moins qu'en 1997.
Christian Menanteau
Une étude du
Céreq (Centre d'étude et de recherche des qualifications), s'intéresse à
nos diplômes. Elle démontre qu'à une époque les qualifications
payaient, mais qu'aujourd'hui, c'est beaucoup moins certain.
Le chiffre de lycéens se dirigeant vers des études supérieures a quasiment doublé en vingt ans. Aujourd'hui, 44% d'une classe d'âge va à la fac ou dans une grande école. Ce qui est une bonne nouvelle puisque l'élévation du niveau de formation est un critère majeur de la compétitivité d'un pays.
Le chiffre de lycéens se dirigeant vers des études supérieures a quasiment doublé en vingt ans. Aujourd'hui, 44% d'une classe d'âge va à la fac ou dans une grande école. Ce qui est une bonne nouvelle puisque l'élévation du niveau de formation est un critère majeur de la compétitivité d'un pays.
Le problème de cette évolution, c'est qu'elle s'est accompagnée d'un recul des salaires des plus diplômés durant la même période.
Bien que difficile à concevoir, c'est pourtant un fait irréfutable, 5
ans après la fin de leurs études, les diplômés des grandes écoles et des
master 2 d'aujourd'hui gagnent 200 euros de moins que leurs collègues
des promotions de 1997.
Trop peu d'emplois qualifiés disponibles
Cette
régression n'est certainement pas due à une baisse de la qualité des
diplômes, ni à la conjoncture économique qui n'a pas été, tout au long
de ces décennies, très favorable aux coups de pouces salariaux. Elle est
surtout le fait du décalage entre les personnes diplômées de l’enseignement supérieur et le volume d'emplois qualifiés disponibles en France.
Lorsqu'il y a pléthore de CV robustes et peu de postes à pourvoir, le point d'équilibre est malheureusement le salaire et aujourd'hui, il est positionné vers le bas. C'est un signal doublement négatif. Les doctorants et les masters 1 et 2 font face à un déclassement quasi-permanent. Ils occupent des postes à faible qualification par rapport à leur formation.
Il y a une deuxième alerte : cette situation reflète la structure de l'appareil économique tricolore. Il est organisé autour d'une moyenne gamme en produits et services et a dès lors, du mal à employer des personnes hautement qualifiées en grand nombre. C'est un signe de faiblesse, nous n'évoluons pas vers l'excellence.
Lorsqu'il y a pléthore de CV robustes et peu de postes à pourvoir, le point d'équilibre est malheureusement le salaire et aujourd'hui, il est positionné vers le bas. C'est un signal doublement négatif. Les doctorants et les masters 1 et 2 font face à un déclassement quasi-permanent. Ils occupent des postes à faible qualification par rapport à leur formation.
Il y a une deuxième alerte : cette situation reflète la structure de l'appareil économique tricolore. Il est organisé autour d'une moyenne gamme en produits et services et a dès lors, du mal à employer des personnes hautement qualifiées en grand nombre. C'est un signe de faiblesse, nous n'évoluons pas vers l'excellence.
Le sésame pour accéder au marché du travail
Mais
encourager ses enfants à faire longues études n'est pas un leurre pour
autant. Une économie complexe repose sur des salariés de mieux en mieux
formés, de plus en plus qualifiés.
L'étude du Céreq en apporte néanmoins la preuve : il y a certainement en France un problème d'adéquation entre les attentes du marché du travail, les formations dispensées, les choix de filières par les étudiants, et la compétitivité de notre économie.
Manifestement, nous ne payons pas au juste prix les diplômés actuels. Mais il y a tout de même une consolation dans ce bilan. C'est que le diplôme à tous niveaux, favorise toujours, même si ce n'est pas dans les meilleures conditions financières, l'insertion sur le marché du travail.
L'étude du Céreq en apporte néanmoins la preuve : il y a certainement en France un problème d'adéquation entre les attentes du marché du travail, les formations dispensées, les choix de filières par les étudiants, et la compétitivité de notre économie.
Manifestement, nous ne payons pas au juste prix les diplômés actuels. Mais il y a tout de même une consolation dans ce bilan. C'est que le diplôme à tous niveaux, favorise toujours, même si ce n'est pas dans les meilleures conditions financières, l'insertion sur le marché du travail.
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