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Justice sociale. Travail à faire pour vendredi 25 janvier
Pour continuer d'avancer malgré la grève, voici le cours avec des exercices.
- J'y ai intégré la correction du doc 1p308 que nous n'avons pas eu le temps de corriger.
-
Il y a le cours du IIIA/ avec un doc illustrant la réduction des
inégalités grâce à la redistribution (comme d'habitude, les données ne
sont pas à connaitre par coeur mais permettent d'avoir un ordre d'idée).
-
L'ex 6 est un travail de problématisation d'un sujet de dissertation,
que j'avais prévu de faire en classe. Faites-le et rendez le moi
vendredi car il y a de multiples manières de formuler une problématique
(pas de correction type).
- Il y a la moitié du IIIB/
avec la crise d'efficacité de l'Etat-Providence. J'ai intégré
un doc illustrant la réduction des inégalités grâce à la redistribution
(comme d'habitude, les données ne sont pas à connaitre par coeur mais
permettent d'avoir un ordre d'idée). Il y a aussi la correction du doc
3p313 que je voulais traiter en classe: faite sle et comparez avec le
corrigé. L'autre partie du B/ (crise de légitimité) sera traitée en
classe vendredi. Vous devez préparer le doc 2p318 que l'on corrigera
ensemble.
Il n'y a pas d'idées nouvelles pour
vous dans ces parties, ce sont des informations que vous avez déjà eu en
1ère et terminale, qui sont approfondies et réinvesties. Cependant si
vous ne comprenez pas quelque chose n'hésitez pas à m'en parler.
En résumé: à rendre vendredi ex6 poly; a faire pour vendredi 2p318; s'entrainer avec doc 3p313 et comparer avec le corrigé.
Cours:
IIC
1p308
- Les inégalités de départ peuvent être trop fortes pour qu’un traitement égal parvienne à leur offrir les mêmes chances de réussite (pas de méritocratie). Ex : en cas de handicap, la probabilité de réussir professionnellement va être inégale. Ex du texte : les Noirs aux EU sont touchés par des discriminations très marquées qui empêche une grande partie d’entre eux d’accéder aux études supérieures, à un logement dans un quartier de classes moyennes, …
- En référence à l’esclavage
- Affirmative action ou discrimination positive = ens des mesures visant à rectifier des situations inégalitaires jugées injustes, en accordant un traitement différentiel aux membres d’un groupe défavorisé.
III. Ces actions sont-elles légitimes et efficaces ?
A. Les actions publiques en faveur de la justice sociale se font sous contrainte
Les politiques de
lutte contre les inégalités posent un problème financier de plus
ne plus important. On parle de crise financière, par
exemple avec “le trou de la sécu».
Quelques chiffres : déficit
budgétaire (de l’Etat) 2018 =83 milliards d’euros
Déficit public (= de toutes
les administrations publiques) = 2.6% du PIB en 2018
Mais déficit de la sécu de
seulement 300 millions (car baisse des dépenses)
Causes :
➡ pas assez de cotisations (donc de
recettes) à cause du chômage, de la précarité du travail, du
faible taux d’activité (difficulté d’emploi des seniors), de la
faiblesse de l’augmentation des salaires, des baisses répétées
des “charges sociales” pour les entreprises...
➡ plus de dépenses:
-vieillissement de la population et
allongement de l’espérance de vie => poids des retraites mais
aussi des dépenses de santé;
- progrès technique =>
renchérissement des dépenses de santé (traitements plus chers)
- montée du chômage => +
allocations
- des dépenses mal régulées: ex:
puisque les médicaments sont remboursés pourquoi se limiter?
Certains patients poussent même les médecins à allonger la liste
des médicaments prescrits.
➡ des solutions difficile à mettre
en oeuvre: il faudrait faire payer + de cotisations aux actifs ou
réduire les allocations ou encore augmenter les impôts....
Avec les essais d’harmonisation
des services publics au niveau européen, la France est poussée
à renoncer à assurer publiquement certains services collectifs, et
à les confier à des entreprises privées qui ne font rien pour
lutter contre les inégalités. On parle de libéralisation
(privatisation) des services publics.
B. Leurs effets sont contrastés
Ex6
Problématiser le sujet « L'action des pouvoirs publics en
faveur de la justice sociale est-elle toujours efficace ? »
A
faire et rendre vendredi 25/02
Une crise
d’efficacité:
- Impact de la fiscalité : La TVA
pèse plus lourd pour les petits revenus que pour les gros: comme les
plus modestes dépensent tout ou une grande part de leur revenu, la
TVA payée représente une part plus importante que chez les ménages
aisés. Cela a tendance à accentuer les inégalités. L’impôt
progressif est l’impôt qui permet le plus de réduire les
inégalités mais le seul impôt progressif français (ISF) a été
supprimé.
De plus, les ménages plus aisés
bénéficient de plus d'exonération (allègements) d'impôts (pour
embauche d'une nounou ou d'un jardinier, en cas d'achat d'un logement
destiné à être loué à quelqu'un d'autre, en cas d'achat
d'actions, de dons aux associations...).
- Impact de la redistribution dans
son esemble: La redistribution a une efficacité évidente sur les
inégalités de revenus. Les différences s’estompent en partie
grâce aux revenus de transferts versés aux plus pauvres et à ceux
qui en ont besoin. Dans les pays où cette redistribution est moins
forte, les inégalités sont plus criantes (EU 24 % de pauvres
contre 14 % en France). De plus, aux EU, nombre
d’américains n’ont pas de couverture santé ou de retraite
significative.
Ex : en 2015 avant redistribution
les 10% les plus riches gagnaient 21 fois plus de revenu que les 10%
les plus pauvre ; après redistribution ils ne gagnent plus que
5,7 fois plus.
Mais : vu les sommes en jeu, la
redistribution a moins d'effets qu'espéré. Elle ne permet pas
toujours de sortir de la pauvreté (14% des français). Les écarts
de revenus restent aussi élevés que dans les autres pays européens
qui redistribuent moins les revenus (car les inégalités de départ
sont très fortes).
Problème : le système de
sécurité sociale français repose sur le travail.... qui est
actuellement en crise. Il a fallu la création du RSA et de la CMU
pour contourner ce problème.
3p313
1.
10% des personnes ayant les revenus les plus faibles reversent en
moyenne 40% de leurs revenus en prélèvements obligatoires (impôts
+ taxes + cotisations sociales). Rq :
taux élevé car les cotisations sociales représentent une part
importante du revenu brut, mais les salariés touchent un salaire net
et se rendent moins compte de ce type de prélèvement ; les
cotisations sont aussi prélevées sur les profits et revenus du
partimoine (rev primaires).
- Système faiblement progressif pour 50% des plus modestes : 10% les plus pauvres sont prélevés à hauteur de 40% de leurs revenus et ceux qui ont un revenu médian sont prélevés à hauteur de presque 50% de leur revenu. Puis même tx entre D5 et p97 (percentile 97= 3% les plus riches) Système régressif surtout à partir du percentile 98 : baisse du tx d'imposition, les 1% les plus riches reversent 45% de leurs revenus et les 0,01% les plus riches reversent 35% de leurs revenus (tx plus faible que pour D1)
- Causes : nombreux allégements fiscaux, fraude fiscale massive des plus aisés, plafonnement des cotisations et impôts (sommes max fixées par la loi).
- Impact des services collectifs :
très redistributifs, pas de mise en cause forte de leur efficacité,
mais les budgets de plus en plus limités nuisent à leur efficacité
(ex : services d'urgences des hôpitaux publics)
Une crise de
légitimité
doc
2p318 à préparer pour vendredi 25
Quelle efficacité pour la politique redistributive française?
Lecture: en 2015, avant redistribution les 10% des ménages les plus riches disposaient d'un revenu 7.1 fois supérieur à celui de la moitié des ménages les moins aisés. Après redistribution, les 10% les plus riches ont un revenu disponible 5.1 fois supérieur aux 50% les moins riches.
Article de M. Duru-Bella (sociologue) paru dans la revue Alternatives Economiques
Sans vouloir vous déprimer...
Article permettant d'illustrer l'absence de réelle méritocratie dans la sélection des élèves par Parcoursup.
Alternatives Economiques
n°386 - 01/2019
Parcoursup : cruelle méritocratie
27/06/2018
Rationalité et méritocratie, tels sont les deux
principes de base du dispositif Parcoursup. Rationalité, car il
s’appuie sur les données statistiques qui indiquent qu’en
moyenne les jeunes ayant tel ou tel profil ont telle ou telle chance
de réussir les études projetées. Ainsi, en moyenne toujours, les
chances de succès des bacheliers professionnels dans les filières
générales ou celles de bacheliers non scientifiques en Médecine
sont extrêmement faibles.
Des principes... à leur application
Les problèmes commencent avec l’application de ce
principe, certes discutable mais qui ne présente a priori rien de
scandaleux. En effet, quelle que soit la subtilité des algorithmes,
vu le nombre des concurrents, la prise en compte du niveau scolaire
revient à classer les candidats sur des différentiels de points
tellement minimes que cela ne veut plus rien dire. Le tri entre les
reçus et les collés frise alors… l’irrationnel.
Violence du message
Mais il y a aussi, entre les principes et leur application, un angle mort qu’un minimum de proximité, voire d’empathie avec les jeunes aurait permis d’anticiper. Cet angle mort, c’est celui de la réception du message envoyé aux candidats sur la base de leurs caractéristiques personnelles, niveau scolaire et « motivation ». Car si on peut se révolter contre un « système » qui vous élimine par tirage au sort, il est bien plus cruel d’être mal classé ou rejeté parce que l’on est jugé « pas assez bon ». Ou encore de voir considérée comme inadéquate sa lettre de motivation, donc son projet, voire sa personne… On semble ainsi mériter son élimination (différée).Certes, les lycéens évoluent depuis les débuts de leur scolarité dans un système où le mérite est sans cesse invoqué pour justifier notes et décisions d’orientation. Ceux qui travaillent sont censés être récompensés, la hiérarchie entre bacs ne dérange guère, et peu de gens dans notre pays critiquent le fait qu’en moyenne les salaires suivent la hiérarchie des diplômes. Dans le cas de Parcoursup, mis en concurrence au niveau national, le lycéen se découvre « moins bon » que des milliers de jeunes, et ça fait mal ! La méritocratie, si tendance chez nos élites, est cruelle en ce qu’elle insuffle l’idée que nous méritons notre sort. Les « premiers de cordée » sont bien évidemment les premiers à y croire et donc à juger légitimes leurs privilèges (...).
Marie Duru-Bellat a été nommée le 21 juin membre du comité de suivi de la loi Orientation et Réussite des Étudiants (ORE), dont découle Parcoursup. Cette chronique a été rédigée antérieurement à cette nomination.
Article du Monde: suite au témoignage d'un couple manifestant dans le cadre du mouvement des gilets jaunes (du 15 décembre), un nouvel article analyse les causes des critiques qu'ils ont essuyé.
Un article illustrant le mépris de classe.
Il illustre également la crise de légitimité de l'Etat-providence: réduire les inégalités par la redistribution ne serait pas forcément juste (ce couple étant plutôt incité à renoncer aux animaux de compagnie, aux loisirs, à avoir des enfants).
Pourquoi le quotidien d’un couple de « gilets jaunes » dérange une partie de nos lecteurs
Le
portrait, dans « Le Monde », de jeunes parents mobilisés dans le
mouvement a suscité un déluge de commentaires désobligeants à leur
égard.
Par Faustine Vincent Publié le 20 décembre 2018 à 14h28
Dès la parution de l’article du Monde, ce fut un déferlement. Le portrait d’Arnaud et Jessica,
un couple de jeunes parents mobilisés dans le mouvement des « gilets
jaunes » et témoignant de leurs fins de mois difficiles, a suscité plus
de 1 000 commentaires sur le site du Monde, et des centaines d’autres sur Twitter et Facebook.Une écrasante majorité d’entre eux expriment une grande hostilité à l’égard du mode de vie de cette famille, installée dans l’Yonne. Tout leur est reproché : le fait qu’ils aient quatre enfants à 26 ans, qu’ils touchent 914 euros d’allocations familiales, que la mère ne travaille pas – même si c’est pour éviter des frais de garde trop élevés –, le montant de leurs forfaits téléphoniques, le fait qu’ils aillent au McDo, qu’ils achètent des vêtements de marque à leurs enfants, et même qu’ils aient un chien.
La virulence des commentaires sur Internet n’est ni une nouveauté ni représentative de l’ensemble de la population. Pour autant, le déluge d’attaques dont le couple fait l’objet interroge. Pourquoi tant d’hostilité ? « Si l’article était paru dans la presse locale, cela n’aurait pas suscité de réaction, car c’est ce que les gens vivent. Il décrit simplement le quotidien d’une famille populaire, observe Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Ceux qui sont choqués sont issus des classes supérieures [surreprésentées parmi les lecteurs du Monde]. Cela relève d’une haine sociale et d’un mépris de classe », estime-t-il (...).« Ceux qui sont choqués sont issus des classes supérieures. Cela relève d’une haine sociale et d’un mépris de classe », Louis Maurin
D’autres vont plus loin en les accusant d’être de « faux pauvres ». Avec ses 2 687 euros de revenus, aides incluses, la famille de Jessica et Arnaud se situe pourtant juste en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 2 770 euros pour ce type de famille, selon l’Insee. « A titre de comparaison, le revenu médian, pour un foyer de deux adultes et quatre jeunes enfants, est de 4 300 euros, rappelle Louis Maurin. On est donc très loin des revenus de ce couple. Mais les gens ne se rendent pas compte des niveaux de vie de la population française. » (...)
Avec Jessica et Arnaud, la curiosité se double de la conviction d’avoir un droit de regard sur leurs finances puisqu’une partie importante de leurs revenus vient des allocations, versées grâce aux impôts de la collectivité. Les choix qu’ils font au quotidien irritent d’autant plus que l’argent venant des aides est considéré comme « peu légitime, non mérité, contrairement à celui qui vient du travail », selon la sociologue.
« Ma compagne et moi payons (avec plaisir) environ 1 200 euros d’impôts par mois… Je ne suis pas sûr d’être content d’apprendre qu’ils servent à ce couple à se payer des forfaits trop chers et des vêtements de marque. Cette révolte [des “gilets jaunes”] est définitivement celle des assistés », écrit ainsi un lecteur. Les classes supérieures bénéficient pourtant, elles aussi, d’aides – tout le monde a notamment droit aux allocations familiales –, mais elles sont moins visibles dans l’immédiat, parce qu’elles passent beaucoup par la défiscalisation.
Au final, si ces « gilets jaunes » agacent tant une partie des lecteurs, c’est parce qu’ils sont à leurs yeux de « mauvais pauvres » faisant de « mauvais choix » (...)
« Ils appartiennent à une catégorie de plus en plus identifiée : les classes moyennes fragiles, explique Jeanne Lazarus. Ils cherchent à s’accrocher au mode de vie de la classe moyenne : être bien habillé, avoir une part de plaisirs, ne pas être uniquement dans la contrainte. Et quand tout s’effrite, c’est par la consommation qu’on trouve une place dans la société. » Or, ce que leur renvoient les commentaires, c’est qu’ils ne devraient pas s’autoriser ces « petits plaisirs ». « C’est très violent, socialement. C’est une façon de dire qu’ils doivent se satisfaire de leur place », poursuit la sociologue. (...)
Recontacté après la parution de l’article, Arnaud assure que les commentaires virulents « lui passent complètement au-dessus ». A ceux qui les jugent, il répond simplement ceci : « Si les gens veulent échanger, je prends leur vie sans hésiter. »
Article du Monde: un témoignages de "gilets jaunes"
Cet article illustre les conditions de vie d'une famille appartenant aux "classes populaires" et son identification aux pauvres.
Il permet aussi d'illustrer la redistribution, aux travers des allocations citées, et de montrer qu'elle ne suffit pas à sortir les ménages de la pauvreté
Il a suscité des critiques acerbes des lecteurs, le couple étant accusé de dépenser sans compter et de vivre de manière illégitime avec les aides sociales.
Il a suscité des critiques acerbes des lecteurs, le couple étant accusé de dépenser sans compter et de vivre de manière illégitime avec les aides sociales.
« Gilets jaunes » : Arnaud et Jessica, la vie à l’euro près
Ces parents de quatre enfants sont à découvert dès
le 15 du mois. Ils racontent leur sentiment de déclassement, et
pourquoi ils continuent de lutter au sein du mouvement.
Par Faustine Vincent Publié le 15 décembre 2018
à 09h20
Arnaud est capable de citer de tête le montant de
chaque dépense du foyer à l’euro près. Dans sa famille,
installée dans un appartement HLM à Sens (Yonne), c’est lui qui
fait les comptes. Or, depuis deux ou trois ans, ils ont beau faire
attention, « à partir du 15 du mois, on est à
découvert », explique ce cariste dans l’aéronautique
de 26 ans. Leur vie s’est comme rétrécie. Le jeune homme, au
visage paisible et juvénile, nous reçoit chez eux ce mardi
11 décembre. Sa compagne, Jessica, 26 ans elle aussi, a la mine
fatiguée et les cheveux en bataille après avoir passé la nuit sur
un rond-point avec d’autres « gilets jaunes ». Le
couple se relaie depuis trois semaines pour participer au mouvement,
jonglant entre leurs quatre enfants et les horaires décalés
d’Arnaud. Les annonces d’Emmanuel Macron, la veille, n’ont pas
entamé leur détermination. « C’était… comment il
disait, déjà ? Ah oui, de la poudre de perlimpinpin. Pour mon
pouvoir d’achat, c’est toujours le néant », lance le
père de famille.
Il finit de changer la couche du dernier-né, puis
détaille les comptes autour de la table du salon, aux murs nus et
abîmés. Son salaire de 1 493 euros, sur lequel vit toute la
famille, ne leur permet plus de faire face aux dépenses courantes.
Et ce, malgré les 914 euros d’allocations familiales, les
100 euros d’aide personnalisée au logement (APL) et les
180 euros de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje).
« Il y a trois ans, pourtant, on s’en sortait, se
souvient-il. Moi je regarde les prix ; entre avant et
maintenant, ça n’a rien à voir. »
Leur loyer est resté stable, à 506,74 euros,
mais l’électricité est passée de 30 à 49 euros par mois en
deux ans. Leur forfait téléphonique a lui aussi augmenté depuis
l’expiration des promotions, bondissant de 5 à 36 euros par
mois pour elle, et de 20 à 42 euros pour lui. « Ça
fait un énorme trou dans le budget », s’inquiète
Jessica. Même les croquettes de leur chien sont plus chères
qu’avant, selon elle. « Ça fait polémique, on en parle
beaucoup avec les “gilets jaunes” sur
Facebook. » La prime d’activité d’Arnaud a, quant à
elle, chuté de 225 à 163 euros depuis qu’il est passé, en
septembre, de l’intérim à un CDD. Au final, « il va
falloir qu’on revoie tout notre budget », soupire la
jeune mère au foyer, qui a arrêté ses petits boulots à la
naissance des enfants pour éviter des frais de garde trop élevés.
« Marre d’être pauvre »
Le couple vérifie en permanence le tableau de leur
banque en ligne pour faire les comptes mais rien n’y fait, les
graphiques passent immanquablement du vert au rouge. Pour s’en
sortir, il doit multiplier les astuces. A Lidl, Jessica traque les
promotions de viande, achetée par lot de 5 kg puis congelée.
Pour les œufs, ils ont un bon plan : le frère d’Arnaud, qui
possède des poules, lui en vend à prix cassé, 2 euros les
trente. « C’est 2 euros de gagné. C’est bête,
mais ça fait deux kilos de pâtes, de riz, ou des gâteaux »,
calcule Arnaud. Avec tout ça, ils parviennent tant bien que mal à
maintenir leur budget mensuel de nourriture autour de 400 euros.
Quand les fins de mois sont trop difficiles, ils
s’arrangent comme ils peuvent. Le père de Jessica lui glisse
parfois un billet de 20 euros. En dehors de la famille, d’autres
se montrent également compréhensifs. Le président de l’association
de karaté du quartier a accepté de leur faire un échéancier afin
qu’ils puissent payer les 120 euros de frais d’inscription
pour leur fils aîné. « Il me reste encore 40 euros à
donner, précise Jessica. Ce mois-ci je ne pourrai pas, mais
le mois prochain, oui. » L’école de conduite où elle a
passé son permis a elle aussi accepté un versement progressif,
300 euros par mois, 2 200 euros en tout après son
premier échec à l’examen. Une somme colossale pour le couple,
mais il n’avait pas le choix : le crédit à 1 euro par jour,
dont il avait vu la publicité partout, lui a été refusé. « On
dépassait le plafond », explique la jeune femme. La
famille n’a pas de voiture pour autant : la banque a refusé
de leur faire crédit, cette fois parce qu’ils « vivent
trop à découvert ». Ils ont essayé auprès d’autres
banques, mais comme ils n’ont pas de CDI, aucune n’a accepté.
Les travaux qu’ils espéraient faire dans
l’appartement attendront. Les visites chez le dentiste aussi.
Jessica doit faire des soins importants, mais elle a dû renoncer
face au prix, 800 euros pour les six dents de devant. Une
fortune, d’autant qu’ils ne peuvent pas bénéficier de la
couverture maladie universelle (CMU) car ils dépassent le plafond…
de 10 euros. Coquette, Jessica a aussi fait une croix sur les
rouges à lèvres et les produits pour les cheveux qu’elle aimait
s’offrir au supermarché. Son dernier luxe ? « Un
pull à 10 euros chez le Chinois », rougit-elle.
La priorité, ce sont les enfants. Cette année, il
a fallu renoncer au calendrier de l’Avent et au McDo plus d’une
fois par mois, malgré leurs demandes pressantes, mais au moins ils
ont pu continuer à leur acheter des vêtements de marque. Question
pratique, d’abord, ça dure plus longtemps. Question de dignité,
surtout. « Les enfants sont tellement méchants entre eux
s’ils ont des sous-marques. J’ai pas envie que leurs copains se
moquent, explique Jessica. Et puis, c’est mieux pour
l’image. » Le mois dernier, la remarque de son fils de 7
ans lui a fait un coup au cœur. « Il m’a dit qu’il en
avait marre d’être pauvre », dit-elle avec un sourire
gêné. Le petit garçon sait que sa mère va à Paris tous les
samedis depuis trois semaines. « Il chante même les
chansons d’Emmanuel Macron, s’amuse son père. Ça fait
“Oh oh, Emmanuel Macron, oh, tête de con, on vient te chercher
chez toi”. La vidéo a fait pas mal de vues sur
Facebook. »
Arnaud et Jessica, qui se mobilisent pour la
première fois, avaient voté Hollande en 2012, puis s’étaient
abstenus en 2017. Ils ne rejettent pas les impôts, qu’ils
jugent « utiles ». Ils se soucient aussi de
l’écologie, et ne sont pas des violents. Mais ils ne supportent
plus « de payer pour des politiciens qui ne nous
représentent pas, qui se permettent de dormir à l’Assemblée
pendant le vote des lois, alors que nous, ce serait direct une mise à
pied, et qui parlent d’écologie tout en prenant l’avion »,
enrage Arnaud. Sur le rond-point, la veille, Jessica est passée pour
la première fois à un mode d’action plus virulent. Samedi
15 décembre, ils seront tous les deux à Paris, dans la foule
des « gilets jaunes ». Et ils crieront de nouveau le
message qu’ils sont venus porter et que le pouvoir n’a, à leurs
yeux, toujours pas compris.
T3 Ch4 plan et docuaments
Thème 3 Classes, inégalités et justice sociale
Ch4 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
Programme : On
s'interrogera sur les fondements des politiques de lutte contre les inégalités
en les reliant à la notion de justice sociale ; on rappellera à ce propos que
toute conception de la justice doit répondre à la question : « L'égalité de
quoi ? ». On distinguera égalité des droits, égalité des situations et égalité
des chances. On analysera les principaux moyens par lesquels les pouvoirs
publics peuvent contribuer à la justice sociale : fiscalité, redistribution et
protection sociale, services collectifs, mesures de lutte contre les
discriminations. On montrera que l'action des pouvoirs publics s'exerce sous
contrainte et qu'elle fait l'objet de débats quant à son efficacité : risques
de désincitation et d'effets pervers.
Notions : Égalité
discrimination assurance/assistance
services collectifs fiscalité prestations et
cotisations sociales
redistribution protection sociale
Problématiques :
- La justice sociale : quelle égalité
promouvoir ?
- Comment les pouvoirs publics peuvent-ils agir
pour une société plus juste ?
- Dans quelle mesure les moyens publics mis en
œuvre pour contribuer à la justice sociale sont-ils efficaces ?
I. Quels sont les principes et objectifs de la
justice sociale ?
Exercice 1 poly, exercice 2 poly
A. Par la redistribution et la protection sociale 3 et 4 poly
B. Par la fiscalité et la mise en place de services
collectifs 5poly, 4 p313
C. Par la lutte contre les discriminations 3 p308, 2 p324 Q3,4,5
A. Les actions
publiques en faveur de la justice sociale se font sous contrainte 2 p316
B. Leurs effets sont contrastés 3 p313, 2p318, 4 p319
Pourquoi l'égalité des chances à l'école n'existe pas? une vidéo Osons Causer
Cette vidéo, très bien faite et attractive, permet de comprendre comment l'école transmet une culture dite légitime qui favorise la réussite des enfants des classes supérieures, et qui freine celle des classes défavorisées.
Les déterminants de la mobilité sociale
Travail sur les déterminants de la mobilité sociale
Cours en amont
à partir de la vidéo du site inverséco « les déterminants de la mobilité
sociale »
Consigne : répondre aux questions
en rédigeant de manière claire et précise, de sorte à constituer le cours du III. Répartir les questions dans le A, B,
et C du III.
IIIA)
L’influence de la modification de la structure des emplois
L’évolution
des emplois offerts impose une certaine mobilité sociale (Q3 et 4 ex6 à recopier ici)
Qu’est-ce que l’évolution de la structure
socio-professionnelle ?
Qu’est-ce que la mobilité
structurelle ?
La mobilité
structurelle représente une part importante de la mobilité sociale, en
particulier de la mobilité ascendante. Montrez-le.
IIIB)
Famille et école permettent la mobilité sociale
-
Le rôle de l’école
L’école joue
un rôle d’ascenseur social. Expliquez ce
que cela signifie.
Le système
scolaire a été de plus en plus massifié: on parle de massification scolaire. Montrez comment cette massification s’est
faiote en distingaunt les deux temps de sa mise en place.
Cette
massification scolaire a permis d’augmenter la mobilité sociale. Expliquez pourquoi.
-
Le rôle
de la famille
La famille veut favoriser la promotion de ses
enfants. Quand on observe les familles d'origine modeste, on voit que
les enfants de certaines familles ont une réussite scolaire nettement
supérieure à la réussite moyenne des enfants des familles similaires. Quand on
cherche à expliquer ce différentiel de réussite, on trouve toujours une
responsabilité particulière de la famille (volonté forte de s'intégrer à la
société française pour les familles d'origine étrangère, volonté forte que les
enfants ne connaissent pas des conditions aussi difficiles que leurs parents,
etc…) qui se traduit en particulier par une grande attention aux résultats
scolaires.
IIIC)
Mais la famille et l’école ont aussi un rôle important dans la reproduction
sociale
-
La famille transmet un capital économique, un
cpital culturel et social à ses enfants, et contribue ainsi à la reproduction
des inégalités et des positions sociales d’après Pierre Bourdieu.
Comment Pierre Bourdieu explique-t-il que le
système scolaire français favorise la reproduction sociale ? (précisez le
vocabulaire, définir, expliquer)
Distinguez les trois formes de capital
culturel et donnez un exemple pour chacune.
L'école reproduit les
inégalités en valorisant les élèves qui sont issus de familles bien dotées en
capitaux de toutes sortes. L'école traite tous les enfants également,
mais les enfants sont différents selon leur origine sociale. Et la culture qui
est transmise et réclamée à l'école se rapproche beaucoup de la culture
transmise par les milieux favorisés à leurs enfants.
-
Le paradoxe d’Anderson montre que l’école permet
moins la mobilité ascendante.
Qu’est-ce que le paradoxe d’Anderson ?
Comment l’expliquer (cause)?
-
Les inégalités de réussite scolaire sont le
résultat de stratégies familiales différentes d’après Raymond Boudon.
Les familles peuvent avoir des stratégies qui expliquent les différences
d'orientation et de réussite scolaire. Par exemple, une famille ouvrière
peut « se contenter » de souhaiter pour ses enfants des études à
bac+2 dans la mesure où le diplôme obtenu, supérieur à celui obtenu par les
parents, permettra à l'enfant de monter dans l'échelle sociale, sans que les
sacrifices financiers faits pour la poursuite des études (une sorte d'investissement)
ne soient trop lourds pour la famille. Il y a donc une sorte de calcul coût/avantage qui permet de
conclure que ce niveau de diplôme est satisfaisant et suffisant. Les parents
des classes aisées eux aussi essayer de faire progresser leurs enfants dans la
hiérarchie sociale, mais comme le niveau social des parents est déjà élevé, ils
vont plus souvent pousser leurs enfants à faire de longues études, et dans les
cursus sélectifs.
Ainsi, il
peut y avoir de la part des parents une stratégie
résidentielle : dans quel quartier habiter pour que mes enfants
aillent dans tel lycée réputé ? Il y a aussi une stratégie dans le choix des langues vivantes et des options,
l'objectif étant que l'enfant soit dans une « bonne » classe, etc…
Correction exercice sur l'ampleur de la mobilité sociale dans la société française actuelle
Quelle est
l’ampleur de la mobilité sociale ?
= Actuellement, la société française est-elle marquée par une forte mobilité sociale? Autrement dit, est-il courant de changer de PCS par rapport à ses parents?
= dans quelle mesure la société française actuelle rend-t-elle possible la mobilité sociale des individus?
Données issues des
tables de destinée et de recrutement de 2014-2015
Il s'agit d'un exemple de réponse, d'autre données bien sûr peuvent être choisies pour illustrer la mobilité sociale ou sa faiblesse.
A) Il y a une
certaine mobilité sociale
- En particulier
chez les employés. Seuls 13,9 % des employés sont fils
d’employés, donc 86,1 % des employés connaissent la mobilité
sociale. En particulier, 10 % des employés ont un père qui
exerçait une profession intermédiaire, et 8 % ont un père
cadre : ils connaissent un déclassement social.
-
une mobilité sociale importante se constate aussi chez les artisans
. Ainsi presque 80 % des fils d’artisans changent
de position sociale par rapport à leur père (100-20,3). 24,3 %
d’entre eux deviennent ouvriers, 22,9 % exercent une
profession intermédiaire et 22,2 % deviennent cadres.
-
cette mobilité sociale est souvent asc endante. Ainsi
25,5% des fils de professions intermédiaires sont devenus
cadres.
B) Mais
l’hérédité sociale reste importante
-
La reproduction sociale est forte chez les agriculteurs et les
ouvriers. En effet, 81,1 % des
agriculteurs sont fils d’agriculteurs. De même, 57,5 % des
ouvriers sont eux mêmes fils d’ouvriers, et 47,6 % des fils
d’ouvriers deviennent ouvriers
-
Les cadres sont surtout recrutés parmi les enfants de cadres.
Ainsi 33,8 % des cadres sont enfants de cadres, alors que
seulement 20 % d’entre eux sont enfants de professions
intermédiaires, 19,3 % sont enfants d’ouvriers et 15,1 %
sont enfants d’artisans.
-
enfin, même quand il y a mobilité sociale on constate qu’elle se
fait entre des PCS proches socialement. Par exemple, 43,3 %
des employés sont fils d’ouvriers, deux catégories proches. Même
en cas de mobilité ascendante, la progression dans la hiérarchie se
fait progressivement : 22,9 % des fils d’ouvriers
exercent une profession intermdiaire, mais moins de 10 %
deviennent cadres.
Thème 4 Mondialisation et
intégration européenne
Ch1 Quels sont
les fondements du commerce international ?
Notions
: avantage comparatif, dotation factorielle, libre échange,
protectionnisme, spécialisation.
Problématiques :
-
Comment expliquer l’essor et les changements de nature du commerce
international ?
- Dans
quelle mesure le libre échange est-il favorable à l’économie ?
- Les
politiques protectionnistes aujourd’hui : un frein utile au
commerce international ?
Introduction
En décembre 2017, le journal Le Monde titrait : « La
mondialisation, à consommer avec modération ? » et
critiquait les accords de libre-échange. La mondialisation est ainsi
l’objet de débats récurrents, certains la voyant comme une chance
pour la croissance quand d’autres estimant ses effets plutôt
défavorables.
On peut en préalable définir le processus de mondialisation
comme l'émergence d'un vaste marché mondial des biens, des
services, des capitaux et de la force de travail, s'affranchissant de
plus en plus des frontières politiques, et accentuant les
interdépendances entre les pays. Elle peut aussi être vue comme
l’extension du capitalisme à l’échelle mondiale.
Alors pourquoi les pays échangent-ils entre eux ? Pourquoi un pays
exportera-t-il plutôt des voitures que des ordinateurs ? Le
libre-échange est-il toujours favorable ?
1.
Les grandes évolutions du commerce international
B.
Les mutations de la nature des produits échangés.
C.
L’évolution du poids des échanges entre les zones géographiques
2.
Quels sont les déterminants des échanges internationaux et de la
spécialisation ?
A.
Des facteurs historiques
B.
Les spécialisations des économies sont d’abord le résultat des
avantages comparatifs des pays
C.
Les Etats disposent de dotations factorielles différentes qui
justifient leur spécialisation
3.
Faut-il adhérer totalement au libre-échange ou recourir au
protectionnisme ?
A.
Les avantages et inconvénients du libre-échange
B.
Les avantages et inconvénients du protectionnisme
C.
Quels sont les effets du taux de change sur les bénéfices du
commerce international ?
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