T3 CH2: plan et dossier documentaire


Thème 3 : Classes, inégalités et mobilité sociale
Ch2 Comment analyser la structure sociale ?

programme : On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s'interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie).

Notions :   Classes sociales                                 
                        Catégories socioprofessionnelles
                        Groupes de statut

Problématiques :
- Pourquoi les classes sociales ont-elles une place
centrale dans la tradition sociologique ?
- Comment les sociologues classiques analysaient-ils la structure sociale de leur époque ?
- comment les sociologues actuels analysent-ils la structure de la société et les inégalités ?
- Peut-on dire que la France reste une société  de classes sociales ?


Introduction :
Que les inégalités soient reconnues officiellement ou non, toutes les sociétés admettent des hiérarchies sociales, c’est-à-dire des classements ordonnés des groupes sociaux ou des individus en fonction de différents critères (revenus, pouvoirs, professions…) ; dans une hiérarchie chaque élément se trouve subordonné à celui qui le suit. La société française qui, depuis 1789, a érigé en principe l’égalité des hommes, n’est pas pour autant une société égalitaire.
La stratification sociale de la société classe les groupes en fonction des inégalités. La Stratification sociale désigne la manière dont sont organisés et hiérarchisés les groupes et les individus, en fonction de la distribution inégale des ressources et des positions. Ces inégalités engendrent la formation de groupes entretenant entre eux des relations de subordination, d’exclusion et d’exploitation. Il existe divers systèmes de stratification sociale.

1 p 184 et 1 p186 : Qui sont les individus représentés sur les photos ? Constituent-ils de groupes sociaux ?

I. Les analyses fondatrices de la stratification sociale

 A. Karl Marx : les classes sociales au cœur de la sociologie
Présentation p184, 3 p185, 4 p185
 B. Max Weber : les classes, un groupe parmi d’autres
Présentation p186, 3 p187, 4 p187 ; (tableau 2 p186 pour  résumer)
 C. Bourdieu : une analyse plus récente qui puise dans ces deux sources
2 p188 associé au doc 1 poly Qpoly

II. Les PCS : un outil institutionnel renouvelé

 A. Objectifs et principes de construction
1 p192, (3 p193)
 B. Quel est l'intérêt des PCS ?
2 p194 Données actualisées Q poly
 C. Les PCS présentent des limites indéniables
2 p193

III. Existe-t-il encore des classes sociales dans la société française actuelle ?

 A. Les frontières de classes sont moins nettes
doc 2 poly, doc 3 poly, 3 p199 Q1 Q3 Q4, exercice 1 polycopié
 B. Mais les inégalités et les rapports de domination n’ont pas disparu, et se renouvellent
2 p194 Qpoly, document 4 polycopié, 3 p189





Document 1 : les types de capitaux selon Pierre Bourdieu
/!\ 2 p188 schéma erroné : inverser capital économique + et – (à gauche : capital culturel+ et capital éco- ; à droite : capital culturel – et capital éco +)

Q sur le document 2 p188 et le document 1 du polycopié :
1. Comment Pierre Bourdieu définit-il les classes sociales ?
2. Expliquez pourquoi la lutte des classes est-elle symbolique dans cette analyse
3. Citez des exemples de positions sociales caractérisées par un fort capital culturel mais un capital économique moyen, puis celles caractérisées par un capital économique fort mais un capital culturel faible.
4. Montrez que les classes sociales se distinguent les unes des autres, mais connaissent également des différenciations internes
5. Comparez l’approche de Bourdieu à celles de Marx et de Weber.

2p194
1. Complétez le graphique avec les données de 2015 : ouvriers agricoles 0.3 ; agriculteurs 1.8 ; artisans 6.4 ; cadres 17.5 ; ouvriers 20.4 ; professions intermédiaires 25.4 ; employés 28.2
2. Présentez le document puis montrez comment la population active évolue.

Document 2 : la fin de la classe ouvrière ?
La « classe ouvrière » en tant que telle a éclaté sous l’impact de différentes forces centrifuges : désindustrialisation de l’Hexagone, perte de ses bastions traditionnels (le Nord et la Lorraine, la Loire, Renault-billancourt), informatisation de la production et chute de la demande de travail non qualifié, division géographique de l’espace ouvrier, différenciation sexuelle du groupe (avec la croissance des employés pour la majorité des femmes), déclin continu et accéléré du PCF, perte de l’espoir collectif et diminution corrélative du sentiment d’appartenance à la classe, sans oublier le désintérêt désormais affiché pour tout ce qui touche au monde ouvrier.
Malgré l’effondrement de la classe, le monde ouvrier n’a pas disparu. La condition ouvrière s’est profondément transformée au cours des vingt dernières années : elle a perdu une partie de son assise dans le monde industriel et s’est plutôt développée dans le secteur tertiaire du fait de la prolétarisation des employés (le cas « idéal-typique » étant celui des caissières). Si l’on prend le cas de l’industrie d’un côté, les grandes usines se transforment en des lieux de regroupement du travail de conception, de concentration de la matière grise, employant des salariés à niveau scolaire élevé et à fort potentiel tout en conservant un important noyau d’ouvriers. De l’autre, de petites unités de production qui fabriquent des composants, peuplées de travailleurs jeunes, payés au SMIC, souvent dotés de titres scolaires, exposés à une très forte précarité (intérim, CDD). Le SMIC est le seul horizon salarial possible, l’idée même d’une progression de salaire et d’une carrière ouvrière semble ici exclue, inconcevable même. La très vive concurrence entre jeunes pour occuper ces emplois suffit à maintenir cette forte pression salariale. Ce mode d’organisation du travail, en l’absence de contre-pouvoir, accroît les luttes de concurrence et fait obstacle à la construction des solidarités. La sociabilité ouvrière est impossible dans ces univers professionnels. Stéphane Beaud, Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière, 1999
1. Résumez l’idée développée dans ce texte en une seule phrase.
2. Expliquez pourquoi les auteurs affirment que la classe ouvrière a disparu (pas de paraphrase)
3. Montrez que le monde ouvrier est divisé.

 Document 3 : Vote des ouvriers au premier tour des élections présidentielles en % des inscrits
 Q. Le vote des ouvriers est-il un vote « de classe » ?                                 Source CEVIPOF
Exercice : Les arguments qui attestent d’une moyennisation de la société
Politique
Economique
Social
- Diffusion du pouvoir dans l’ensemble de la société
- Autonomisation du comportement vis-à-vis du groupe social d’appartenance
Développement du secteur des services dont les emplois ne rentrent pas dans le schéma de classes habituel
-Homogénéisation de la consommation et des modes de vie.
- La lutte des classes habituelle est de moins en moins forte
D’après X. Molénat, Science humaines n°138, mai 2003

Recopiez ce tableau sur une feuille à part ou directement dans le cours (à insérer en III A). A l’aide des documents 2 p194, 2 poly, 3 poly et 3 p199, complétez chaque colonne en utilisant les arguments et chiffres des documents. Exemple : niveau économique : Hausse de la part des employés dans la population active, ils représentent aujourd’hui 30% des actifs.

2 p194 et données actualisées :
Quelle part représentent les ouvriers et employés dans la population active ? Qu’en déduisez-vous ?

Document 4 : les analyses en termes de classes restent d’actualité
Une idée d’inégalités dynamiques permet de comprendre que la fin de la croissance va de pair avec la reconstitution de frontières sociales (…). La croissance [des Trente Glorieuses] permettait à chacun d’espérer en quelques années un niveau de vie caractérisant les catégories situées au dessus de lui, dans un jeu de rattrapage perpétuel. Il est ainsi possible de mesurer en années le temps de rattrapage du salaire moyen des cadres par celui des ouvriers (…). Evidemment, le salaire des groupes des cadres continue lui aussi à augmenter, renvoyant à plus tard l’égalité parfaite. Néanmoins, plus ce temps de rattrapage est court, plus sont relatives les frontières économiques. Si ce temps est de l’ordre de 30 ans, un jeune ouvrier peut espérer en fin de carrière un revenu proche de celui des cadres (…). Sur toute la période 1950-1975, ce temps de rattrapage oscillait entre 30 et 40 ans (…). Il a dépassé 200 ans au cours des années 1990. Autrement dit, le rattrapage qui pouvait s’envisager en une génération en exige 6 au rythme actuel (…). A mesure que cette période s’éloigne, ce qui domine est bien le ralentissement et la stagnation des salaires qui, en termes d’inégalités dynamiques, conduisent à la reconstruction des frontières entre cadres et ouvriers que l’on avait crues abolies.
La courbe de répartition des revenus est traditionnellement marquée par des écarts relativement faibles par rapport à ce que l’on observe du côté du patrimoine (…). Le rapport interdécile du revenu du travail est de l’ordre de 4 en France, les rapports interdéciles du patrimoine sont immenses, de l’ordre de 70 ! Ils sont même inexprimables, puisqu’il faut prendre en considération les biens durables (machine à laver, automobile, etc.) pour obtenir un premier décile supérieur à 0 ; sinon, hors biens durables, près de 20% de la population n’a simplement aucun patrimoine (…).
Un certain nombre d’arguments permet donc de parler de maintien, voire de retour, des classes sociales. Pour autant, un élément demeure manquant : celui concernant les identités collectives, autrement dit la conscience de classe (…) : sentiment d’appartenir à une classe, mobilisation animée par des syndicats spécifiques…
En attendant, les classes sociales sont une réalité tangible, mais vidée par l’histoire récente de contenu subjectif, et posée hors des représentations collectives. Les rapports sociaux les plus violents sont souvent les plus silencieux, ceux devant lesquels il n’existe pas de représentations constituées ni de discours organisés.

Faire un résumé du texte en y intégrant les réponses aux questions suivantes (pas forcément dans l’ordre où elles sont posées)
1/ Rappeler les définitions respectives que donnent K. Marx et M. Weber des classes sociales. D’après ce texte, quelle définition L. Chauvel adopte t-il ?
2/ Qu’est-ce qu’une inégalité dynamique ?
3/ Expliquer les phrases soulignées.
4/ Quel est l’élément manquant pour affirmer que les classes sociales existent toujours ?

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