https://www.alternatives-economiques.fr/conflits-sociaux-pathologie-rouage-democratique/00084971
Extraits:
Les conflits sociaux : pathologie ou rouage démocratique ?
Emile Durkheim lui-même percevait dans les conflits, entre patrons et salariés notamment, un facteur d’anomie** menaçant la cohésion sociale.
Karl Marx voyait tout au contraire dans les conflits sociaux le moteur du changement social, n’hésitant pas à affirmer en ouverture du Manifeste du Parti communiste (1847), rédigé avec Friedrich Engels, que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes ». Il veut dire par là que c’est la défense, par les agents partageant une même position dans les rapports de production, de leurs intérêts communs et nécessairement divergents des autres qui détermine en dernière instance toute évolution politique. Et de fait, c’est bien par la lutte que les travailleurs ont pu conquérir un certain nombre de droits sociaux. (...)
Plus encore, lutter ensemble favorise la cohésion au sein du groupe mobilisé et contribue à la construction d’une identité commune, contrant de cette façon les tendances à l’isolement. La participation à un conflit constitue de ce fait une expérience socialisatrice intense qui favorise souvent un intérêt durable pour la politique ainsi que divers apprentissages impliqués par les nécessités de l’auto-organisation2. Au-delà, les conflits contribuent à verser dans le débat public certains enjeux engageant toute la société : aurions-nous autant discuté du service public ferroviaire sans le conflit à la SNCF ?
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