PLAN DOCUMENTS chapitre sur l'individualisme et l'intégration sociale

Thème 6 Intégration, conflits et changement social

Ch1 Comment les sociétés où s’affirme le primat de l’individu parviennent-elles à créer du lien social ?

Programme : Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration (famille, école, travail) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale.

Notions : Socialisation                Cohésion sociale

    solidarité mécanique    solidarité organique

               anomie                          désaffiliation
              disqualification

Problématiques :

- Comment analyser les liens sociaux actuels à la lueur de l’analyse de Durkheim ?
- Le développement de l’individualisme est-il forcément synonyme d’affaiblissement des liens sociaux ?
- Comment les instances d’intégration que sont la famille, l’école et le travail parviennent-elles à créer du lien social malgré la montée de l’individualisme et des difficultés socioéconomiques ?

Introduction : L’homme est un être social : il vit en société et ses manières d’être sont forgées par elle. Autrement dit, les individus adhèrent à des normes et valeurs communes indispensables à la création d’un lien social. Celles-ci sont apprises et intégrées lors de la socialisation (primaire et secondaire) : la socialisation est le processus d’acquisition des normes, valeurs et rôles sociaux de la société à laquelle on appartient. Si la socialisation participe à la construction de l’identité individuelle, on peut aussi se demander comment l’individu s’intègre dans la société, dans des groupes particuliers.

Cette question est d’autant plus importante dans les sociétés modernes, marquées par des bouleversements modifiant les mécanismes d’intégration. Face à l’éclatement des familles, aux évolutions du marché du travail, ou encore à la diffusion de l’individualisme, la société parvient-elle à réinventer le lien social?

Exemple de sujet de dissertation : Y-a-t-il une remise ne cause de l’intégration sociale aujourd’hui ? (Antilles 2016)

+ Document 1

I. Quels modes d’intégration des individus dans la société ?

A. Aux fondements de la solidarité 2 poly, 3p235Qpoly, 4p235

B. Quels types de liens sociaux dans les sociétés contemporaines ? 2p236, 4p239, 4p237

II. Le travail joue-t-il toujours un rôle intégrateur important ?

A. Le travail est au cœur de l’intégration Travail de groupe 1

B. Mais son rôle est affaibli Travail de groupe 2

III. Les évolutions de la famille remettent-elles en cause son rôle dans l’intégration ? Travail de groupe 3

IV. L’école : un rôle intégrateur plus difficile à jouer. Travail de groupe 4

 

3p235 :

1. Présentez Emile Durkheim

2. Relevez dans le texte le paradoxe que Durkheim cherche à résoudre.

3. Quelles sont les deux formes de solidarité qu’il distingue, et quelles sont leurs caractéristiques ?

4. Après avoir expliqué ce qu’est la division du travail, montrez quel est son rôle dans l’évolution des types de solidarité

Travail de groupe 1 : Comment le travail favorise-t-il l’intégration sociale ? Durée : 1h30

Raisonnement sur dossier documentaire

- Reformuler le sujet

- Complétez le plan détaillé à l’aide des documents, des chapitres de cours sur l’emploi, de la synthèse du livre et/ou de fiches type mémo bac... Vous devez argumenter et rédiger.

Le travail est source d’intégration car il détermine un statut et une identité sociale

Avoir un emploi permet d’apprendre de nouvelles normes et valeurs

Le travail est la principale source de revenu et permet de participer à la société de consommation

Le travail est associé à des droits sociaux.

 

Travail de groupe 2 : Montrez que les évolutions du marché du travail remettent en cause le rôle intégrateur du travail Durée 1h30 Raisonnement sur dossier documentaire

- Reformuler le sujet

- Complétez le plan détaillé à l’aide des documents, des chapitres de cours sur l’emploi, de la synthèse du livre et/ou de fiches type mémo bac... Vous devez argumenter et rédiger.

La montée du chômage affaiblit l'intégration par le travail et peut engendrer une disqualification 

Le développement des emplois atypiques a fragilisé l’aspect intégrateur du travail : constats, segmentation, pauvreté, sociabilité sur le lieu de travail

Vers une désacralisation du travail ?

DOCUMENT 1

En termes […] d’embauches réalisées au cours d’une année, les contrats dits « atypiques¹ » sont aujourd’hui largement dominants. En fait, non seulement le volume d’emploi par rapport à la population active a changé mais aussi – et peut-être surtout – la forme de la relation d’emploi – plus flexible et plus précaire – et le rapport au travail exigeant plus d’autonomie, d’adaptabilité et de mobilité des salariés. Le développement de la concurrence internationale et les externalisations² au sein des grands groupes ont conduit à un appauvrissement de la condition des salariés peu ou pas qualifiés, en volume d’emploi mais aussi du point de vue des conditions de travail. […] Trois facteurs principaux peuvent être dégagés pour expliquer le développement et la persistance de cette pauvreté laborieuse : le développement des bas salaires horaires, les faibles durées du travail et les emplois instables. […]

Le nombre de travailleurs pauvres augmente désormais très rapidement. Leur nombre est passé de 1,55 million en 2003 à 1,89 million en 2006, plus de 2 millions aujourd’hui. Les travailleurs pauvres [proviennent], pour l’essentiel, de l’augmentation de la pauvreté depuis 2004 (de 12,7 % à 13,2 % de la population). Ils sont concentrés dans certains secteurs : hôtellerie, restauration, commerce, nettoyage. Ils sont beaucoup plus significativement embauchés par le biais des agences d’intérim que les autres salariés et sont, en grande majorité, dans des emplois à temps partiel ou dans des emplois de courte durée, ou les deux. […] Les femmes […] occupent la plupart des emplois offrant de faibles rémunérations.

« Nouveaux pauvres, nouvelles politiques », Nicolas DUVOUX, Politiques sociales et familiales, juin 2011

1, Formes de contrats de travail qui ne correspondent pas à un emploi à durée indéterminée à temps plein
2, L’externalisation consiste à transférer une partie des activités d'une entreprise vers une autre entreprise

DOCUMENT 2 4p245

DOCUMENT 3 Nombre et taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France en 2015

Types de ménage auxquels appartiennent les individus	Nombre total d'individus (en milliers)	Nombre d'individus pauvres (en milliers)	Taux de pauvreté (en %)
Individus appartenant à un ménage dont la personne de référence a moins de 65 ans	49 560	7 557	15,2
Personnes seules Dont hommes actifs Dont femmes actives	5 711 2 504 1 974	1 046 395 286	18,3 15,8 14,5
Familles monoparentales Pères Mères inactives Mères actives	5 302 911 986 3 404	1 907 193 669 1046	36,0 21,1 67,8 30,7
Couples Dont couples d'actifs sans enfant Dont couples d'actifs avec un enfant Dont couples d'actifs avec deux enfants Dont couples d'actifs avec trois enfants ou plus	36 762 4 740 6 251 10 169	4 147 248 256 572 464	11,3 5,2 4,1 5,6 9,4
	4 930

Source : Enquête Revenus fiscaux et sociaux, INSEE, 2016.

Travail de groupe 3 : Les évolutions de la famille remettent-elles en cause son rôle d’intégration sociale ? Dissertation ( Calédonie, 2016) Durée 2h

- Problématisez le sujet

- Complétez le plan détaillé à l’aide des documents, des chapitres de cours sur l’emploi, de la synthèse du livre et/ou de fiches type mémo bac... Vous devez argumenter et rédiger.

I. La famille est traversée par des bouleversements qui peuvent affaiblir son rôle intégrateur

a) Une évolution à long terme de la société transforme les familles et nuit parfois à l'intégration

b) Toutes les formes familiales ne protègent pas également contre la pauvreté et l'exclusion

II. La capacité de la famille à intégrer ses membres n'est toutefois pas réellement remise en cause

a) La solidarité familiale est forte

b) Les évolutions de la famille ne font pas disparaître son rôle socialisateur mais en modifient les conditions

DOCUMENT 1 Ménages selon la structure familiale, en milliers et %

Type de ménages	1999		2014
	En milliers	En %	En milliers	En %
Personne seule	7 491,7	30,8	10 060,1	35,0
Couple sans enfant	5 965,7	24,5	7 361,7	25,6
Couple avec enfant(s)	7 688,9	31,6	7426,8	25,8
Famille monoparentale	1 840,3	7,6	2 507,5	8,7
Ménage complexe (1)	1 345,7	5,5	1 409,8	4,9
Ensemble	24 332,3	100	28 765,9	100

1. Un « ménage complexe » au sens du recensement, est un ménage composé de deux familles, ou de plusieurs personnes isolées qui ne constituent pas une famille. Champ : France, population des ménages.

Source : INSEE, 2017

DOCUMENT 2 Le taux de pauvreté en France en 2015 (50% du revenu médian)

Source : d’après l’Observatoires des inégalités, Août 2017

DOCUMENT 3 Aides⁽¹⁾ reçues selon le sexe, l'âge et la situation matrimoniale

		N'a pas été aidé ou n’a reçu qu’une seule forme d'aide (en %)	A reçu plusieurs formes d’aide (en %)
Sexe	Homme	29	71
	Femme	24	76
Age	18-24 ans	15	85
	25-39 ans	14	86
	40-59 ans	32	68
	60-69 ans	41	59
	70 et plus	34	66
Situation matrimoniale	Marié	31	69
	Vivant maritalement(2)	22	78
	Célibataire	26	74
	Divorcé, séparé	15	85
	Veuf	20	80

Source : d'après « Baromètre des solidarités familiales en France », CREDOC, 2014.

1. Les aides peuvent être de nature financière, soutien moral ou encore services rendus.
2. Vivant maritalement : vie commune entre deux personnes qui ne sont ni mariées, ni pacsées.

DOCUMENT 4 Répartition des diplômes des enfants selon le niveau de diplômes du père et de la mère (en %)

Niveau de diplôme des enfants		Aucun diplôme	CEP(1)	Brevet, CAP(2) BEP(3)	baccalauréat
Diplôme du père	Aucun diplôme	32,7	16,9	30,8	9,1
	CEP(1)	8,5	11,2	43,5	14,8
	Brevet, CAP, BEP	7,0	4,9	35,6	20,5
	Baccalauréat	5,2	2,8	18,5	22,4
	Supérieur au baccalauréat	3,2	1,2	16,9	13,2
Diplôme de la mère	Aucun diplôme	31,3	17,1	32,7	9,3
	CEP	8,8	10,2	41,8	15,5
	Brevet, CAP, BEP	4,4	3,4	34,2	19,1
	Baccalauréat	1,9	0,7	16,1	22,9
	Supérieur au baccalauréat	0,9	0,1	11,1	16,2

(1) CEP : Certificat d'étude primaire. (2) CAP : Certificat d'aptitude professionnelle. (3) BEP : Brevet d'études professionnelles.

Lecture : parmi les personnes dont la mère a obtenu un diplôme supérieur au baccalauréat, 71,7% ont obtenu eux aussi un diplôme supérieur au baccalauréat.

Champ : personnes âgées de 26 à 65 ans vivant en France métropolitaine.

Source : Économie et statistiques, n° 424-425, 2011.

Travail de groupe 4 : Quelle est la contribution de l’école à la cohésion sociale en France aujourd’hui ?

Dissertation (France métropolitaine, 2012, données réactualisées) durée : 2h

Consigne : Complétez le plan à l’aide des documents, des chapitres sur la mobilité sociale et la justice sociale, de la synthèse du livre et/ou de fiches type mémo bac... et de votre intense réflexion

- Problématisez le sujet

- Argumentez en suivant ce plan :

I. L'école contribue à la cohésion sociale

a) L'école favorise l'intégration culturelle et citoyenne des individus

b) elle permet l'accès aux diplômes, facteurs essentiels d'une bonne insertion professionnelle

c) son rôle intégrateur est renforcé par la massification scolaire

II. Mais son rôle intégrateur est remis en question

a) Le système scolaire a perdu partiellement sa capacité à transmettre des valeurs et normes communes

b) Les inégalités scolaires affaiblissent son rôle intégrateur et les échecs sont sources de dévalorisation

c) L'école ne permet pas forcément une insertion satisfaisante dans l'emploi

DOCUMENT 1 Situation professionnelle des jeunes et conditions d’emploi trois ans après la sortie de formation initiale

DOCUMENT 2 Extrait des programmes d’enseignement de l’école primaire – Instruction civique et morale

« […] l’instruction civique permet aux élèves d’identifier et de comprendre l’importance des valeurs, des textes fondateurs, des symboles de la République française et de l’Union européenne, notamment la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

Au cours du cycle des approfondissements, les élèves étudient plus particulièrement les sujets suivants :

1. L’estime de soi, le respect de l’intégrité des personnes, y compris de la leur : les principales règles de politesse et de civilité, les contraintes de la vie collective, les règles de sécurité et l’interdiction des jeux dangereux, les gestes de premier secours, les règles élémentaires de sécurité routière, la connaissance des risques liés à l’usage de l’internet, l’interdiction absolue des atteintes à la personne d’autrui.
2. L’importance de la règle de droit dans l’organisation des relations sociales qui peut être expliquée, à partir d’adages juridiques (« nul n’est censé ignorer la loi », « on ne peut être juge et partie », etc.).
3. Les règles élémentaires d’organisation de la vie publique et de la démocratie : le refus des discriminations de toute nature, la démocratie représentative (l’élection), l’élaboration de la loi (le Parlement) et son exécution (le Gouvernement), les enjeux de la solidarité nationale (protection sociale, responsabilité entre les générations).
4. Les traits constitutifs de la nation française : les caractéristiques de son territoire (en relation avec le programme de géographie) et les étapes de son unification (en relation avec le programme d’histoire), les règles d’acquisition de la nationalité, la langue nationale (l’Académie française).
5. L’Union européenne et la francophonie : le drapeau, l’hymne européen, la diversité des cultures et le sens du projet politique de la construction européenne, la communauté de langues et de cultures composée par l’ensemble des pays francophones (en relation avec le programme de géographie). »

Ministère de l’Éducation nationale, Bulletin Officiel, hors­série n° 3 du 19 juin 2008.

DOCUMENT 3 Evolution de la proportion de bacheliers dans une génération en %