Un article du Parisien paru le 8 avril 2016:
"Que reste-t-il des Indignés"?
http://www.leparisien.fr/international/en-espagne-que-sont-devenus-les-indignes-08-04-2016-5697321.php
"Le mouvement des Indignés, qui a inspiré «Nuit debout» en France, est né le 15 mai 2011 à la suite d'une manifestation contre la crise économique. Une poignée d'étudiants décide de passer la nuit dehors à Madrid pour protester contre une classe politique qui, selon eux, ne les représente plus. Ils sont rejoints par des centaines puis des milliers de personnes. Une initiative spontanée, sans réel leadeur. Très vite des assemblées citoyennes, des commissions et des groupes de travail s'installent sur les places publiques de plusieurs villes d'Espagne. On y parle santé, environnement, éducation, économie ou même bien-être animal...
« Nous voulions être enfin les protagonistes du changement, apporter des idées neuves, explique Esteban, qui a participé aux événements à Grenade. Il s'agissait d'encourager le plus de monde possible à participer, afin que les activistes ne soient plus considérés comme des marginaux. »
Dans les mois qui suivent, la mobilisation prend une forme plus organisée. Terminés les campements, désormais c'est à travers des collectifs que l'on s'exprime, les plus emblématiques étant les Mareas ciudadanas ou « marées citoyennes ». A chacune sa couleur en fonction de la cause qu'elle défend : blanche pour la santé, verte pour l'éducation, jaune pour la culture...
« Entre 2011 et 2014 il y a eu de très nombreuses manifestations, rappelle le politologue Lluis Orriols, mais cela n'a pas empêché le Parti populaire (NDLR : PP, droite) de remporter les élections de novembre 2011 face aux socialistes sortants du PSOE. Or le PP a continué à mener la même politique d'austérité que le PSOE sans tenir compte du mécontentement citoyen. Il n'a fait qu'aggraver la crise. » Toutes les conditions étaient donc réunies pour la création début 2014 d'un nouveau parti, Podemos. L'idée est alors de traduire politiquement l'indignation d'une partie des Espagnols et de les représenter dans les institutions.
Podemos accusé de blocage
« C'est une prouesse, note Marion, une institutrice française résidant à Madrid et militante de Podemos. Podemos est parvenu à entrer dans les institutions (NDLR : Parlement européen, mairies, Parlement) pour jouer avec les mêmes armes que les autres. Sauf qu'eux font de la politique sans cravate, ils savent combien coûte un café, un litre d'essence. Ils ne vivent pas dans une bulle et sont plus humains. »
Un enthousiasme que tous ne partagent pas, car les attentes sont encore nombreuses (...).